Dernier jour de 2017
Le jour se lève sur le Damaraland, nous sommes le 31 Décembre, dernier jour de l'année 2017. Nous sommes au milieu de notre voyage, la température est déjà très chaude bon matin. On ne s'y croirait pas ! Nous prenons une douche dans notre cabine à l'air libre pour nous réveiller, mais nous sommes bien à Madisa Camp. Un magnifique agame orange et brun vient nous tenir compagnie pendant nos ablutions. Il se fait dorer la pilule sur un rocher. L'agame des colons est un reptile saurien pouvant atteindre 40 centimètres de long, dont 26 pour la queue ! Il présente un grand dimorphisme sexuel. Les mâles, comme celui profitant du soleil matinal, sont brun sombre à orange clair. Les femelles sont vertes avec des tâches brunes. Lorsqu'ils font un bain de soleil, en particulier le matin, les mâles voient leur couleur changer. Le brun sombre laisse place à des couleurs vives.
Une fois les formalités du matin passées, nous montons en voiture et roulons en direction du nord, par la piste D2612 entamée la veille. Les paysages du Damaraland sont toujours aussi exceptionnels. Nous n'avons pas d'autre choix que de faire de multiples arrêts photos car ici tout est photogénique.
Twyfelfontein
Après une heure de route pour parcourir les 55 kilomètres nous séparant de notre premier arrêt du jour, nous arrivons sur un parking ombragé. Nous sommes à Twyfelfontein. Ce site est le plus réputé de tous les sites en ce qui concerne les gravures rupestres. Il est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Il se trouve au bord d'un massif de grès rouge. Pour visiter ce lieu sensible, il est nécessaire d'être accompagné d'un guide.
Twyfelfontein est habité depuis plus de 6000 ans. Il fut notamment un lieu de culte du peuple San. Les gravures qui font la richesse du site ont à peu près le même age. Elles ont été réalisées par des chasseurs-cueilleurs. Les européens ont découvert les lieux au début du XXème siècle. Avant la fin de la Seconde Guerre Mondiale, des fermiers blanc se sont installés sur les lieux une vingtaine d'année. Le site abrite une petite source qui a été redécouverte dans le but d'y faire de l'agriculture. Cependant la faible capacité en eau a fait douter les européens, sur la possibilité de cultiver les terres. C'est de cette anecdote que provient l'origine de nom des lieux. Twyfelfontein signifie "doute-de-la-source".
Le guide nous explique l'histoire des lieux et la signification des diverses gravures. De magnifiques animaux y sont représentés : girafes, lions, antilopes, gnous, zèbres, éléphants, otaries... On y trouve également une sorte de carte des environs indiquant la présence de points d'eau.
Vers le Nord
La visite terminée, nous mettons le cap vers le nord. Nous devons rejoindre la concession d'Hobatere en fin d'après-midi. Nous avons presque toute la journée pour y parvenir mais la route s'annonce longue. Nous avons 305 kilomètres de piste à parcourir. Un itinéraire légèrement plus court est également possible en passant par Khorixas, en suivant les routes C39 puis C35. Nous choisissons d'emprunter la piste C39 dans l'autre sens et rejoindre la C43. Cet itinéraire a pour objectif de nous faire passer par Palmwag. De ce côté les paysages et la faune sont réputés de qualité.
Nous ne dirons pas le contraire. Encore une fois émerveillés par la beauté des paysages du Damaraland, nous faisons beaucoup d'arrêts pour profiter des panoramas et faire un maximum de photos. Nous espérons toujours croiser les éléphants du désert mais nous ne ferons malheureusement pas cette rencontre.
En progressant vers Palmwag, les reliefs deviennent de plus en plus haut. Les paysages sont de plus en plus formés de hauts plateaux volcaniques. Nous ouvrons de plus en plus l'oeil car Palmwag est connu pour sa faune riche. Nous croyons apercevoir une girafe tel au point au loin parmi la végétation. Nous essayons malgré nos bons yeux et nos jumelles de l'apercevoir. Au bout de longues minutes, nous reprenons notre route et que croisons nous à quelques mètres de la voiture ? Une girafe ! Magnifique ! Nous la mitraillons de nos appareils photos. Elle se trouve à côté de nous, au coeur d'un paysage coloré, avec en fond les magnifiques plateaux. Un beau tableau ! D'autres individus se trouvent également un peu plus loin : un vrai régal !
Nous souhaitons rejoindre Palmwag pour y faire une pause déjeuner mais la concession est contrôlée. Lorsque nous donnons notre destination finale, le garde ne nous laisse pas entrer car ce n'est pas la bonne direction. Tant pis nous continuons la route et nous arrêterons au bord de celle-ci un peu plus loin. Le cadre n'est pas le meilleur mais quelques chèvres viennent nous rendre visite. Celles-ci sont particulièrement intéressées par nos sandwichs.
Notre itinéraire passe maintenant par le massif de la Grootberg. Ce dernier est un gigantesque plateau volcanique culminant à 1645 mètre d'altitude. Nous n'avons hélas pas le temps de le visiter en détail.
La piste descend maintenant vers une zone plus plate. Nous quittons les reliefs et le Damaraland en direction de Kamandjab. Les paysages moins splendides que précédemment. La route est un peu plus monotone dans cette partie du pays. Kamandjab est un carrefour au sud du Parc National d'Etosha. Nous filons vers le nord en direction de celui-ci. par la route C35 qui pour le coup est une route. Nous n'étions plus tellement habitués à rouler sur du bitume. Au bout de quelques kilomètres nous longeons le Parc National d'Etosha. Un groupe de babouins traverse la route. De nombreux phacochères se trouvent en bord de la chaussée. Plus précisément, la route C35 marque la séparation entre Etosha et la concession d'Hobatere. Il est fréquent que certaines espèces traversent.
Hobatere Concession
Notre longue trajet depuis le camp de Madisa s'approche enfin de sa fin. Nous arrivons devant les portes de la Concession d'Hobatere. Nous y trouvons un grand portail fermé. Nous décidons d'aller l'ouvrir afin de faire entrer notre véhicule sur les pistes de la concession. Au total, ce sont 15 kilomètres de pistes sableuse qui nous séparent du lodge. Une fois le portail passé, nous arrivons devant un panneau nous prévenant de la présence de lions et nous conseillant de ne pas sortir de véhicule avant le lodge. Désireux d'apercevoir un lion, nous effectuons la distance restante à très faible allure pour ne passer à côté de l'un d'eux sans le voir. Nous confondrons beaucoup de troncs d'arbres couchés sur le sol avec des lions, que nous ne verrons pas. Nous apercevrons cependant un zèbre de Hartmann, ou zèbre des montagnes, ainsi que des girafes et des impalas à face noire. Les impalas à face noire sont des sous-espèces d'impalas endémiques de Namibie, que l'on trouve aussi en Angola. Elles présentent un "maquillage" noire sur le visage caractéristique. On trouve également l'autre sous-espèce, l'impala commun en Namibie et dans toute l'Afrique australe.
Hobatere Lodge
Nous voilà arrivés au lodge. Celui-ci se trouve en pleine brousse. Il est protégé de clôtures électriques. Nous sommes tout de suite accueillis par le personnel du lodge, très chaleureusement. Nous récupérons les clés de notre logement en buvant un petit jus de fruit offert par la maison. Notre logement est vraiment agréable, c'est une petite case africaine bien équipée. Cela va nous changer du camping pendant le temps d'une nuit. Nous faisons vite le tour du propriétaire. Le lodge possède une immense salle avec vue sur le bush. Nous décidons rapidement d'aller profiter de la piscine. Un moment de détente parfait après une journée de voiture.
"And then we say New year !"
La dernière soirée de l'année 2017 arrive doucement. Nous enfilons la plus belle tenue de notre valise pour aller prendre le repas. Une entrée "méditerranéenne" nous est servie, suivie d'un sympathique buffet. Nous goutterons notamment la viande d'Oryx, spécialité namibienne. C'est une viande proche du bœuf mais on ne peut plus tendre. Il faut dire qu'en Namibie, les oryx ont énormément d'espace pour se promener et la nourriture est sûrement plus rare et plus saine que celle de nos élevages européens. Nous mangeons en terrasse avec vue sur le bush.
Le repas se termine de nuit à la lumière du feu. Un petit apéro nous est distribué avec notamment l'alcool sud africain : l'Amarula, une liqueur obtenue à partir du Marula, un fruit.
Soudain, tout le personnel du lodge nous rejoint sur la terrasse. Les dames commencent à chanter puis à danser. Les hommes suivent également les pas. Elles chantent des chants africains"a cappella"en chœur. L'animation est vraiment bien réussie. Tout le monde applaudit à chaque chanson. Pour finir elles entonnent une chansons en anglais facile à reprendre et forment une ronde. Tout le monde assis à table les rejoint. Un moment magnifique avant de se souhaiter la bonne année.
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