Prolongations à Hobatere
Le premier soleil de l'année 2018 se pointe. Il sera assez haut au moment où nous ouvrons les yeux. Nous ne devons pas laisser la chambre très tard et préparons déjà nos affaires pour charger le 4x4. Une fois le compteur allumé pour déplacer le véhicule, nous remarquons que le niveau d'essence a bien baissé. Nous avions pourtant fait le plein la veille, à Kamandjab, pas vraiment loin de la concession d'Hobatere. C'est en nous penchant sous le véhicule que nous voyons des gouttes chuter de celui-ci. D'après l'odeur, aucun doute, il s'agit bien d'essence. L'année 2018 commence avec ce qui a tout l'air d'une fuite du réservoir d'essence. Le 4x4 est équipé de deux réservoir de 70 litres mais cela ne nous rassure pas pour autant.
Un membre du personnel du lodge, le guide de safari, venant aux nouvelles car nous tardons à libérer le logement, nous demande ce qu'il semble nous intriguer. A la vue de la fuite, il nous propose l'aide du service maintenance du lodge. A peine accepté, le technicien conduit le véhicule jusqu'à son atelier. Il nous dit que la réparation durera plusieurs heures car il doit vider tout le réservoir pour pouvoir intervenir.
Le guide nous informe alors de la présence lions à quelques centaines de mètres du lodge. Il nous propose de nous y emmener en attendant la remise en état de notre 4x4. Nous acceptons avec grand enthousiasme et sautons même le petit déjeuner pour avoir la chance de voir des lions. Nous mettons sur le 4x4 de safari, réservé aux excursions payantes du lodge. Nous sortons du lodge, croisons springboks et oryx avant de nous arrêter au milieu du bush. Nous apercevons à une cinquantaine de mètres un lion accompagnés de deux lionnes qui se reposent à l'ombre. Magnifique !
Nous observons le roi des animaux quelques minutes avant de rentrer au lodge prendre le petit déjeuner. Finalement, nous ne sommes pas si déçus de ce petit contretemps technique. Nous sommes ravis d'avoir enfin vu des lions. A notre retour, le personnel du restaurant nous a laissé le buffet du petit déjeuner. Le chef a même la gentillesse de rallumer son feu pour nous cuisiner quelques pancakes. Nous sommes vraiment gâtés. Merci Hobatere Lodge !
La réparation n'est toujours pas terminée. Nous profitons du coin piscine ainsi que l'observatoire du lodge. Un magnifique agame bronze sur les dalles de la piscine. Il est midi, peu d'espèces sont visibles depuis l'observatoire à part quelques oiseaux et un springbok. Cependant un chacal à chabraque est de passage pour nous distraire un peu.
Alors que le temps d'attente commence à se faire long. Nous apercevons une voiture familière revenir vers le parking. C'est bon, la réparation est terminée ! Nous remercions profondément tout le personnel du lodge de l'accueil à la maintenance en passant par la cuisine et mettons le cap vers le Parc National d'Etosha. Nous garderons un excellent souvenir de Hobatere.
Merveilles d'Etosha
L'entrée ouest du parc se situe en face de la concession d'Hobatere. Cette entrée est la moins utilisée de toute car toute la partie oeust du parc était fermée jusqu'il y a peu de temps. Elle était uniquement accessible aux agences privées avec un guide. Depuis quelques années le Galton Gate a donc ouvert ses portes aux touristes comme nous. Les entrées principales se situent plutôt vers la partie est du parc. Le parc mesure environ 350 kilomètres de long. Un très faible partie de ses 23 000 kilomètres carrés est seulement accessible au public.
Après quelques formalités d'enregistrement, nous pénétrons donc dans Etosha. Après quelques centaines de mètres nous observons déjà des impalas à front noir ainsi que des zèbres de Hartmann. La partie ouest du parc est plus escarpée que le reste du parc ce qui facilite la présence du zèbre des montagnes. Ce dernier présente une forte densité de rayures noires y compris sur le visage ce qui en fait l'un des plus majestueux.
Pour nous rendre jusqu'à notre camping du soir, nous avons 90 kilomètres à parcourir dans le parc. Nous n'empruntons pas la piste la plus directe vers Olifantsrus Campsite mais passons par Dolomite Camp. Nous faisons ce détour dans le but voir le plus possible d'animaux.
Nous nous rapprochons des montagnes de Dolomite, un sorte crête d'une vingtaine de kilomètres de long. Nous sommes tous très attentifs et ouvrons l’œil afin d'apercevoir le moindre petit animal. Soudain, "Oh y'a des éléphants !" retentit dans l'habitacle. Un grand groupe d'éléphants se promène au bord de la route. Certains la traversent. C'est un moment magique, l'un des plus beau de notre voyage. Le groupe semble s'être traîné dans la terre car tous les individus sont particulièrement rouges. Des éléphants de toutes les tailles se trouvent à quelques mètres tout autour de la voiture. Plusieurs éléphanteaux marche aux pieds des plus grands. C'est un véritable spectacle que seule la nature sauvage peut nous offrir.
Alors que nous décidons de faire demi-tour pour passer à nouveau devant le troupeau, le plus imposant de la bande, jusqu'ici tranquillement assis à l'ombre, se lève et commence à nous provoquer. Nous décidons alors de laisser le troupeau tranquille pour pas entrer en conflit avec l'un d'entre eux. Nous avons eu assez de problème avec le 4x4 pour aujourd'hui !
Nous continuons notre balade et apercevons une femelle koudou à l'ombre d'un arbre, puis, en nous approchant d'un point d'eau, un troupeau de zèbres de Hartmann revenant surement de celui-ci.
Nous faisons une petite pause au niveau du Dolomite Camp puis continuons vers le point d'eau en contrebas du camp. Un véritable tableau se laisse admirer autour du point d'eau. Des girafes, des zèbres de Hartmann, des zèbres de Burchell et des springboks s'hydratent tour à tour. Les zèbres de Burchell se différencient facilement de ceux de Hartmann par l'alternance d'une fine rayure marron avec une rayure noire sur leur pelage que n'ont pas les zèbres de Hartmann.
Nous sommes maintenant dans la plaine d'Etosha. Plus aucun relief ne se dresse à l'horizon. Les pistes du parc ne sont pas toujours très confortables mais nous parcourons gaiement notre derrière ligne droite de la journée. Les hautes herbes dévoilent d'autres espèces comme les autruches, les bubales, les oryx ou un steenbok. Nous rencontrons également d'autres zèbres et girafes.
Nous approchons du campement. A quelques kilomètres de celui-ci, un rhinocéros noir pointe le bout de sa corne.
Olifantsrus Campsite
La journée se termine au camping Olifantsrus, le campement le plus récent d'Etosha. Son nom signifie "repos de l'éléphant" en référence à son histoire. Cet emplacement, avant d'être un camping, était une sorte d'abattoir à éléphants. La grande structure métallique située au centre du camp témoigne de cette période du début des années 1980. A l'époque, la sécheresse sur la région avait contrait les autorités à abattre des éléphants. Ces derniers étaient jugés comme être en surpopulation causant la perte d'autres espèces menacées comme le rhinocéros noir. Environ 500 éléphants ont été abattus ici, parmi les 3000 que comptait le Parc National d'Etosha. Cette décision n'a tellement pas fait l'unanimité. L'un des bâtiments du camp abrite une sorte de musée où est retracée l'histoire du camp et donc de cette période.
Depuis cette année peu reluisantes, le camp a été aménagé. Un observatoire accessible par une grande passerelle en bois a notamment été construit à côté d'un point d'eau où affluent fréquemment les animaux. Nous n'aurons pas la chance d'en observer au point d'eau durant nos passages de jour puis de nuit, mis à part un chacal et quelques oiseaux. Lors de notre apéritif quotidien du soir, un calao vient nous tenir compagnie. Il est particulièrement agressif dans le but de nous voler quelques chips. Nous avons du mal à nous en défaire.
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