Le séjour en Argentine tend vers la fin, il reste cependant encore une merveille naturelle à découvrir. A la frontière entre l'Argentine et le Brésil, nous voilà sur le point de découvrir les plus grandes chutes d'eau du monde : les chutes d'Iguazu. Sur 2,7 kilomètres de large, le Rio Iguazu se divise et se jette de 80 mètres de haut avant de rejoindre le Rio Parana quelques kilomètres plus loin.
Les chutes se découvrent depuis le Brésil et depuis l'Argentine, les deux côtés étant indispensables car offrent des expériences aussi complémentaires que différentes. La logistique depuis Puerto Iguazu, une ville sans charme qui est juste un point d'accès à l'une des 7 merveilles naturelles du monde, est plutôt bien organisée et facilite le passage de frontières.
Premier jour du côté brésilien
En bus, une heure environ suffit pour rejoindre l'entrée du Parque Nacional Do Iguaçu, version brésilienne de la zone de protection des lieux.
De là, on paie l'entrée et on prend les bus navettes qui parcourent toute la journée la route jusqu'aux principaux points d'intérêt du parc.
Nous nous arrêtons au début du sentier de passerelles et ça y est, nous apercevons enfin les chutes ! Si le temps du matin est très couvert, cela n'empêche pas d'assister déjà à un spectacle exceptionnel et unique.
Il est difficile de décrire vraiment les lieux ainsi que les émotions ressenties au moment de la découverte. Du côté du Brésil, on a une magnifique vue d'ensemble du site, et on se rend vraiment compte l'immensité !
De mirador en mirador, c'est toujours de longues minutes d'observation, de longues minutes à voir l'eau tomber de haut ou se fracasser contre les roches, le tout dans un cadre splendide de forêt tropicale.
Le chemin de passerelle conduit à l'entrée de la Garganta del Diablo, le lieu le plus impressionnant, où une grande partie du fleuve tombe dans une gorge de 80 mètres de haut. En se rapprochant, le bruit devient presque assourdissant.
Une passerelle permet de se rendre au plus près des cascades, là où le nuage d'eau vous trempe en quelques secondes !
En environ 2 heures et demi, nous terminons une première fois le circuit brésilien de 1,5 kilomètres de long. C'est une première claque et ce n'est pas fini. Le soleil commence à apparaître en même temps que les nuages se dissipent. Nous profitons du moment pour parcourir un petit sentier, le Trilha das Bananeiras, un peu plus en amont dans la jungle. Nous rencontrons un grand groupe de capucins dans les arbres, de sublimes papillons, une empreinte de jaguar fraîche et...des tonnes de moustiques !
Après une pause pique-nique, c'est parti pour une deuxième visite des passerelles afin de voir les chutes sous le soleil.
Le second passage n'est pas de trop, et c'est encore plus remarquable lorsque des arcs-en-ciel viennent se former dans les nuages d'eau au pied des cascades.
Quel spectacle !
Nous en avons terminé avec le côté brésilien, et rentrons avec le dernier bus pour l'Argentine. Nous avons encore les images en tête et sommes excités à l'idée de voir ce que propose le côté argentin le lendemain.
Second jour côté argentin
Côté argentin, l'accès aux site se fait sous le même principe qu'au Brésil. Nous allons en bus jusqu'à l'entrée du Parque Nacional Iguazú, l'équivalent du parc brésilien, de l'autre côté du fleuve. Comme son homologue, il représente une infime portion de forêt tropicale pleine de vie, réduite malheureusement à quelques kilomètres carrés à cause de la déforestation que les deux pays pratiquent intensément. Sur place, il est possible de se rendre aux sentiers d'observation à pied ou en train.
Nous avons pris le premier bus depuis Puerto Iguazu à 7h20, et arrivons à l'entrée du parc juste avant l'ouverture de 8h. Nous sommes dans les premiers à nous lancer sur les sentiers. Après avoir parcouru le Sandero Verde et rencontré un capucin, nous partons sur le sentier supérieur, celui qui passe par la partie haute des chutes.
Nous sommes seuls au petit matin sur les sentiers et ce moment est vraiment génial ! Nous commençons les points de vue, et à la différence d'hier, nous sommes cette fois-ci au plus proche des chutes d'eau !
Nous observons quelques oiseaux au passage, dont notamment les magnifiques geais acahé, très présents dans le parc, ainsi que le plus rare pénélope à front noir et le sublime pic à tête blonde.
Nous sommes pourtant peu concentrés sur l'observation des oiseaux mais plutôt sur le vacarme des chutes, toujours plus belles passerelle après passerelle.
Nous arrivons au bout du circuit supérieur, au-dessus de la première série de cascades. On peut y voir l'impressionnant débit d'eau qui semble nous emporter avec lui. '
Le circuit supérieur retrouve le carrefour du parc par une longue passerelle qui traverse la jungle et ses cours d'eau.
En fin de matinée, la foule commence à devenir plus oppressante sur les lieux. Nous partons pour le circuit inférieur, celui qui permet de voir la même partie des chutes que le circuit supérieur, mais de plus bas. Un premier mirador offre une jolie vue d'ensemble sur l'île San Martin entourée de cascades.
Ensuite, la promenade passe par les Saltos los Hermanos, deux cascades à l'écart des autres dans un bel écrin de verdure idéal pour se remettre les idées en place. Un petit arc-en-ciel vient sublimer l'endroit avec le soleil.
Nous arrivons au plus bas de la promenade, où celle-ci s'arrête, au pied du Salto Bossetti. On peut aller au bout pour se faire arroser par les trombes d'eau qui tombent ou bien rester un peu à l'écart et admirer la vue grandiose sur les autres sauts de cette partie des chutes. Un arc-en-ciel vient encore colorer le tableau.
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L'heure est venue de découvrir le dernier circuit, celui le plus loin dans le parc, qui mène au point le plus impressionnant : la Garganta del Diablo. Pour cela, il faut soit prendre un petit train qui conduit au départ de la passerelle, soit partir à pied. Le chemin longeant le rail du train étant à nos yeux pas forcément très sympathique, nous choisissons le train. Il nous conduit donc un peu en amont de la partie des chutes visitée pour l'instant.
A peine arrivés, nous faisons enfin la rencontre des coatis qui occupent les lieux. Ils sont connus pour être voleurs de casse-croûte. Ils se regroupent en masse autour des aires de pique-nique pour profiter de la bêtise des humains qui se complaisent à leur donner à manger. Si les coatis sont des animaux très attachants et agréables à observer, il en est différent pour les familles qui nourrissent les animaux sauvages et les parents qui encouragent leurs enfants à les toucher. Nous comprenons maintenant pourquoi les morsures de coatis sont fréquentes à Iguazú !
Nous observons sur les lieux de nombreux geais acahé, eux-aussi venus pour profiter du festin.
Un peu à l'écart, nous avons la chance de voir un magnifique toucan toco, l'emblème des lieux, chercher sa nourriture dans la forêt. Quel splendide oiseau aux couleurs vives !
Le toucan s'est envolé, nous partons pour la passerelle de 1,1 kilomètre de long qui traverse une partie du fleuve Iguazu, pour se rendre au sommet de la Garganta del Diablo. Si la plateforme d'observation est bondée de monde, ce qui ternit un peu le plaisir, l'endroit est tout simplement exceptionnel. On se sent petit devant la puissance de la nature.
On assiste au spectacle continu de cette quantité d'eau astronomique qui tombe dans la gorge. Un nuage de gouttes en ressort tel un volcan en éruption ! Impossible même de voir le fond de la gorge, rajoutant une dimension mystique au spectacle.
Nous quittons les lieux, pour l'instant, car nous prévoyons de revenir en fin de journée pour voir le spectacle avec les lumières du soleil rasant et surtout pour éviter la foule. Nous allons pique-niquer au centre du parc, puis décidons de parcourir à nouveau le circuit supérieur, cette fois-ci avec le soleil d'après-midi. Le spectacle est toujours génial, on y resterait des jours !
Nous prenons ensuite le dernier train de la journée à destination de la Garganta del Diablo. Sur place, on y trouve encore du monde mais les gens commencent à quitter les lieux petit à petit. Dans quelques instants, nous ne serons plus qu'une dizaine de personnes pour admirer l'un des plus beaux phénomènes naturels de notre magnifique planète. C'est tout simplement une chance d'être là, l'émotion nous envahit...
Nous restons sur la plateforme jusqu'à ce qu'un des membres du parc national vienne nous y chercher pour nous dire que le dernier train vers l'entrée du parc va partir. Le soleil n'éclaire plus qu'une petite partie de la gorge, sur laquelle nous jetons un dernier coup d'œil.
Dans le train du retour, nous observons plusieurs toucans, comme venus nous dire au-revoir...et à bientôt !
A la sortie du parc, la navette nous ramène à Puerto Iguazu. Nous profitons de la soirée pour manger dans un délicieux restaurant de pâtes, ce qui conclut à merveille cette journée mémorable.
Le lendemain, nous nous rendons au point des 3 frontières à Puerto Iguazu, d'où l'on peut observer le Brésil et le Paraguay. Il se trouve au confluent du Rio Iguazú et du Rio Parana. Le site est plus emblématique que esthétique.
L'après-midi, nous devons quitter le nord de l'Argentine pour nous rendre à Buenos Aires, ultime étape de ces deux mois de voyage. Les chutes d'Iguazu resteront comme l'un des plus beaux endroits que nous avons eu la chance de voir. C'est un spectacle hors norme, un vrai moment de frisson, on peut y rester des heures ou des jours à l'observer. Il nous fait nous sentir tout petit face à la puissance et à la beauté de la nature.
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