Namibie Jour 3 : Sossusvlei
- Ardechois Worldwide
- 14 déc. 2018
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 août 2020
Lever de soleil dans le désert
5 heures du matin pétantes. Nous démarrons la course contre la montre afin d'être prêt pour l'ouverture des portes du Parc National à 6 heures. Nous avons la chance de loger à l'intérieur du Parc National, dans l'un des deux logements le permettant. En revanche, un deuxième barrage se trouve juste après le camping, nous empêchant de prendre la route de Sossusvlei. Ces portes-là ouvrent 1 heure avant le lever du soleil. Les gens ne logeant pas dans le parc doivent attendre l'ouverture du parc au moment du lever du soleil, soit vers 7 heures.
Nous ne sommes pas les seuls à nous lever aussi tôt. La majorité des touristes ayant pris une nuit au Sesriem Campsite l'ont fait pour avoir le droit de pénétrer dans le désert du Namib avant tout le monde. Il y a environ une heure de route pour rejoindre Sossuvlei. Ce qui nous permet normalement d'y être pour le lever du soleil. Nous arrivons devant les portes à 5 heures 50. Nous sommes la cinquième voiture. A 6 heures précises, le garde ouvre la voie. Tout le monde démarre. Dans la pénombre nous avançons vers les plus hautes dunes du monde. Au fur et à mesure des minutes, la lumière fait son apparition et nous permet d'apercevoir leurs formes.
Après une bonne demi-heure, nous passons devant la célèbre Dune 45. Depuis Sesriem, toutes les dunes sont numérotées jusqu'à Sossuvlei. La Dune 45 est un lieu très prisé pour le lever du soleil. Nous avons fait le choix de nous rendre directement à destination afin de profiter du calme du désert avec le moins de monde possible.
Au bout de 61 kilomètres, nous arrivons jusqu'au parking synonyme de fin de la route goudronnée. A ce niveau, deux possibilités s'offrent à nous : attendre le service de navettes tout-terrain ou bien nous lancer pour les 5 derniers kilomètres sur la piste de sable souple réservée uniquement aux véhicules quatre roues motrices. Sans le moindre doute, nous nous lançons sur la piste. Notre objectif : ne pas s'arrêter pour ne s’empêtrer dans le sable. Nous suivons difficilement le seul véhicule qui a fait le même choix que nous.
Après les deux premiers kilomètres passés sans encombre, nous nous enlisons. A l'arrêt, il nous est impossible de redémarrer le 4x4 qui patine. Nous sortons de la voiture équipé de pelles et commençons à dégager les roues recouvertes de sable. Après plusieurs minutes de travail, nous réussissons à reprendre notre route soulagés. Au bout de 500 nouveaux mètres, nous avons évité une navette qui passait dans l'autre sens, sûrement dans le but de commencer son service et de récupérer les premiers touristes du jour. Nous nous sommes un peu trop déportés et nous enlisons encore une fois dans le sable. Nous commençons une nouvelle opération dé-sablage. Cette fois, nous sommes vraiment enfoncés. Le sable touche le dessous du véhicule. Nous n'arrivons pas à repartir. Après de longues minutes d'effort intense, nous signalons notre détresse à un conducteur de navette. Celui-ci, certainement habitué des opérations de sauvetage de touristes en difficulté nous vient en aide. Il nous montre la technique pour nous sortir de là. Après une bonne dizaine de minute, il nous remet enfin sur le droit chemin. Proches du but, nous repartons et arrivons cette fois-ci à destination. Le temps passé à nous sortir du sable nous aura fait perdre notre avance sur le soleil et sur les touristes, plus raisonnables, préférant prendre la navette.
Malgré ces déboires, nous avons pu apprécier le lever de soleil, seuls avec notre 4x4 enfoncé dans le sable, en plein cœur des sublimes dunes du désert du Namib. Nous avons même aperçu des Autruches gambadant dans le sable.
Nous laissons notre véhicule au bout de la piste et nous nous mettons en marche pour la dune la plus haute des alentours : Big Daddy Dune
Big Daddy Dune
Big Daddy est la dune la plus haute du monde. Elle mesure au maximum 385 mètres de haut. Sa hauteur varie en fonction du vent.
Sur notre chemin, nous rencontrons un magnifique Oryx au pied d'un arbre. Après une partie plate, nous débutons la montée dans le sable pas encore chauffé par le soleil. L'arrivée sur la crête formée par les dunes est vertigineuse. Notre progression se fait sur un sentier formé par les pas des grimpeurs passés avant nous. Sur les deux côtés, le vide est présent. Le fait de marcher sur du sable atténue la peur de la chute, sauf pour les plus craintifs d'entre nous. La montée est longue, une fois sur la pente nous n'apercevons que très rarement le sommet. La température monte avec le soleil dans le ciel.
Nous arrivons enfin à la cime de Big Daddy Dune. La vue est imprenable. Un panorama à 360 degrés sur le désert du Namib. Le contraste de couleurs entre le ciel d'un bleu royal, les dunes rouges et la blancheur des salars est saisissant ! Malgré les quelques marcheurs, le calme que procure le désert nous apaise. Nous prenons un rapide petit déjeuner en haut de la plus haute dune du monde, en admirant l'une des plus belles vues que nous avons pu voir.

Après ces instants magiques, nous entamons la descente de la Big Daddy. Nous empruntons la voie la plus rapide puisque nous descendrons à pic en direction de Deadvlei, le salar se trouvant au pied du sommet. La descente dans le sable est jouissive lorsque nous nous permettons des petits sauts ou bien lorsque nous dévalons la pente.
Deadvlei
Nous arrivons sur la terre ferme, les chaussures remplies de sable. Nous découvrons enfin Deadvlei, un salar, désert de sel blanc, formé par l'eau issue de la rivière Tsauchab découverte le jour précédent dans le canyon de Sesriem. La rivière coule lors de fortes pluies jusqu'à Sossusvlei. Sur le lit de la rivière jusqu'à Sossuvlei se trouve de la végétation permise en plein désert par cette eau présente lors de fortes pluies. L'assèchement de cette eau crée le salar. Plusieurs salars sont visibles dans les environs, entre les dunes.
La particularité de deadvlei est le fait que les dunes formées autour empêchent l'eau de s'y écouler depuis plusieurs centaines d'années. Ainsi les arbres formés auparavant ne sont plus alimentés en eau. Ils sont donc complètement desséchés. Ils ont été brûlés par le soleil. De cette manière, ils ne peuvent se décomposer et se dressent donc dans deadvlei depuis environ 900 ans. Il est bien évidemment interdit de les toucher pour permettre leur conservation. Ces arbres sont uniques ce qui a permis à deadvlei d'être inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Nous parcourons deadvlei pour nous diriger vers la voiture. Nous faisons un arrêt devant chaque arbre tellement ceux-ci sont magnifiques. Le ciel bleu, les dunes rouges, le sol blanc et les arbres noirs sont vraiment un paradis pour photographes.
Deadvlei traversé, nous jettons un dernier regard sur la beauté du paysage et sur le sommet de Big Daddy dune. Nous traversons le sable nous séparant du parking où notre voiture est garée.
Nous démarrons en prenant soin de dégonfler un peu les pneus du 4x4 pour effectuer le retour sur les 5 kilomètres de piste et éviter si possible de nous enliser à nouveau. Nous choisissons l'option de prendre un maximum de vitesse et de ne jamais ralentir pour augmenter nos chances d'arriver au bout sans avoir à utiliser la pelle. Cette option s'avère payante avec un bon travail de coopération entre chauffeur et copilote afin de choisir toujours les meilleures parties de la piste où rouler. En revanche, la vitesse et les risques pris nous aurons légèrement fait frissonner. Nous arrivons sur la partie goudronnée, regonflons les pneus et retournons vers Sesriem.
Nous faisons un arrêt au camping pour pique-niquer et prendre un bain bien mérité après l'ascension de la dune et la marche dans le sable du matin.
La terrifiante route C14
Nous quittons Sesriem difficilement, tant nous sommes tombés amoureux du désert du Namib. Nous partons vers le nord avec un passage par Solitaire où nous faisons le plein et des réserves en eau. Sur la route, vers Solitaire, un véhicule nous a dépassés à toute allure et un gros caillou s'est projeté sur notre pare-brise. En conséquence, nous avons un bon impact d'environ 5 centimètres de diamètre.
Solitaire passé, nous nous lançons à l'assaut de la célèbre route C14. Celle-ci relie Solitaire à la ville de Walvis Bay sur la côte Atlantique, sur une distance de 230 kilomètres. Entre ces deux points, nous ne trouverons aucune trace de vie humaine puisque la piste traverse le Namib Naukluft National Park et aucun village ni même aucune construction ne s'y trouve.
Le trajet est aussi magnifique qu'inquiétant. Les carcasses de voiture sur le bord de la route ne donnent pas matière à être sereins. Il vaut mieux ne pas rencontrer un problème ici. En effet, la route est immense mais n'est pas la plus fréquentée du pays et les gens ne semblent pas vouloir s'arrêter pour aider les personnes en panne. De plus, le téléphone ne passe pas car nous sommes en plein désert. Il convient donc d'être prudents. Des paysages variés se succèdent. Nous passons du bush à des paysages lunaires. On se sent tout petits ! Nous passons le Tropique du Capricorne indiqué par l'un des rares panneaux de signalisation de la piste.
Après environ 4 heures de trajet sur un piste peu confortable, nous apercevons la ville de Walvis Bay.
Walvis Bay
Walvis Bay est une ville côtière connue pour sa lagune où se retrouvent des milliers de flamants et pélicans. C'est un emplacement également idéal pour la production de sel. La ville est construite sur le sable côtier, elle est assez moderne. Bien que la Namibie n'est pas un pays où l'insécurité règne, nous remarquons que toutes les maisons et lotissements sont fermés et équipés de barbelés et d'alarmes. Les fenêtres et portes sont toutes renforcées de barreaux.
Nous arrivons aux flamingos cottages, un lotissement en bordure de baie, où nous avons loué un logement pour la nuit. Nous avons vue sur l'océan et sur quelques oiseaux. Nous profiterons de la soirée pour faire quelques courses dans le Dune Mall de la ville ainsi que pour faire le ménage de notre coffre où beaucoup de dégâts sont à noter suite à la conduite sur les pistes. Nous vous conseillons d'éviter les pots de sauce en verre ou les briques de lait en carton qui ont explosé.
Nous passons la nuit à Walvis Bay dans un vrai lit, pour un repos bien mérité !
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